Un enfant vient de naitre ; il s’ouvre à la vie par sa mère.
Une mère qui ne sait pas très bien comment faire.
Elle le couve d’un désir maternel excessif.
Le père lui est absent, totalement passif.
Un moi naissant est livré seul à l’ombre de sa mère.
Une mère ou une méchante sorcière comme dans les contes ?
L’enfant se retrouve peu à peu isolé,
Isolé des autres et coupé de lui-même
Enfermé dans une tour, un sanctuaire faussement protecteur.
Son âme se referme lentement.
La sorcière y veille !
Bientôt d’autres enfants, un par un viennent le rejoindre.
Il doit veiller sur eux, c’est sa mission.
Ainsi en a décidé la sorcière.
Il le fait plus par obligation que par passion
L’agitation le dérange, il préfère la solitude.
Les autres enfants ne sont pas comme lui.
Il s’isole peu à peu, se réfugie dans ses livres.
Il parcourt la campagne à vélo dans les limites permises.
Même si elle est dépassée la sorcière veille !
Sans cesse, elle coupe les liens, ravive les blessures.
Que la vie est triste et sans joie.
Les affrontements avec la sorcière deviennent quotidiens.
Le père reste passif quand il n’est pas colérique.
L’enfant éprouve de la honte.
Honte de ses parents, honte de sa famille, honte de qui il est.
La fuite lui semble la seule issue possible.
Se sauver pour ne pas leur ressembler !
Exister enfin du moins l’espère-t-il !
Sans mode d’emploi, il n’est pas prêt à affronter le monde.
Il a tant besoin du regard des autres pour exister.
Pour cela il est prêt à tout donner.
Commence alors une longue errance,
S’occuper des autres, prendre soin d’eux,
Les écouter, les réconforter, les aimer …
Tout en oubliant de s’aimer car il ne sait pas comment faire.
A force de tout donner, il s’épuise lentement.
Le regard de l’autre n’est pas toujours bienveillant.
La chute est rude, brutale ; comment se relever ?
Une nouvelle période d’errance commence
Mais cette fois il n’est plus seul sur le chemin.
Quelque chose a grandi en lui aussi
Une voix qui ne peut plus se taire.
Il entend les appels de son âme malgré les murs épais qui l’enferment.
Comment les abattre sans la blesser ?
Il a grand besoin d’amour et de sérénité.
Le moment est venu de penser à lui.
D’apprendre à s’aimer tel qu’il est
Il sent qu’il est sur le bon chemin même si la route lui semble longue.
Il n’y a pas de retour en arrière.
Un jour l’errance prendra fin.
Les larmes pourront couler…
Enfin !